Parlez-nous d'amour

Et si ce soir se tenait un colloque scientifique de grande envergure sur la thématique amoureuse. Bilans d’expériences étranges menées pendant plusieurs années sur des centaines de cobayes, conclusions maladroites.

Et si on tentait de toucher quelque chose de l’ordre de la pensée de l’amour, comme si ça devenait brutalement vital, comme si ça l’avait toujours été.

Parlons-nous d’amour, voilà la proposition que j’ai faite aux dix-sept jeunes que vous allez découvrir dans ce spectacle, avec pour base de travail le scénario de Pauline à la plage, film d’Eric Rohmer. Voilà la proposition que nous avons tous faite à des personnes qu’ils ont interviewées, entre deux cours, sur un parking, au Lycée Saint François de Sales.

Y a-t-il, à bien considérer, thématique plus vertigineuse que l’amour pour plonger dans les tréfonds de l’âme humaine ? Tout notre rapport au monde n’est-il pas fondé uniquement sur un rapport à l’amour, sur une manière d’aimer, ou de ne pas aimer parfois ?

Ma démarche n’est pas intrusive. J’ai juste voulu être curieux. J’ai voulu aller chercher dans l’imaginaire de chacun d’eux, dans leur rapport frontal et personnel au texte, dans leur rapport à leur propre écriture, les thématiques qui les agitent, les questions qui les traversent, les envies qui les font bouillonner, en tant qu’acteurs et en tant qu’individus.

J’ai juste voulu leur proposer, à 17 ans environ, de déjà faire un premier bilan !

J’ai voulu aussi leur dire que le travail d’acteur est avant tout un travail de créateur, d’adaptateur et de citoyen. Que des textes ont été écrits, qu’ils nous appartiennent, et que sans les dénaturer, on peut les amener à soi, et partager cet heureux mariage avec un public.

Alors, au milieu de ce spectacle qui leur appartient pleinement, j’espère qu’il y aura de la joie, des regrets, de la fantaisie, et pourquoi pas des coups bas.

Ce qui se voit ou ce qui se lit entre les lignes de cette présentation, j’aimerais le résumer en citant le titre d’un très beau spectacle de Dave Saint Pierre : mais qu’on se donne « un peu de tendresse, bordel de merde » !

Laurent Cogez 

avec les élèves de 1^ère de l’option Théâtre du Lycée Saint-François de Sales, Alençon

Inès Besnard, Manon Blanche, Lola Bonduel, Marion Briolay, Laura Courant, Floriane Denis, Hélène Duhé, Honorine Egazé, Léon Frénot, Eugénie Larburu, Loeiza Le Gloan, Théodore Massart, Mathilde Prével, Constantin Prévost, Antoine Rey, Antoine Richard, Korydwen Thomas

option théâtre dirigée par Valérie Boisbunon Hanocq

ateliers de jumelage dirigés par Laurent Cogez

à partir de scènes du scénario de Pauline à la plage, d’Eric Rohmer, et de textes écrits par les élèves

avec la participation de la radio du Lycée Saint-François de Sales

enregistrements des voix Vincent Edet, et les élèves de seconde du Lycée

musique originale Maxence Vandevelde

Un documentaire a été réalisé tout le long de l’atelier par Patricia Jouvencel.

Remerciements

 Madeline Mallet, Régine Montoya, Eric Roy, et toute l’équipe de la Scène Nationale 61, Romain Lhémery, directeur de l’ensemble scolaire, Hôtel-Restaurant Les Etangs de Guibert, le service des Espaces verts de la ville d’Alençon, l’équipe de la Maison de la Vie Associative, le Centre Social et Culturel de Courteille, Pascal Noël, Maxence Vandevelde, et toutes les personnes qui ont accepté de prêter leur voix.